Les marchés boursiers européens ont continué de chuter vendredi, les investisseurs étant toujours sous le choc de l’ampleur des tarifs douaniers américains annoncés cette semaine.
L’indice régional Stoxx 600 était en baisse de 4,4 % à 13h04 à Londres, le secteur bancaire perdant 8,2 % après une chute de 5,53 % jeudi. Le secteur est considéré comme vulnérable à un ralentissement de la croissance ou à une récession, désormais considérée comme une possibilité bien plus forte pour l’économie américaine et mondiale. Les stratèges de Bank of America ont déclaré vendredi que les banques figuraient également parmi les actifs les moins avancés dans l’évaluation des difficultés macroéconomiques mondiales.
La Chine, qui a été frappée par un taux de droits de douane total de 54 % par les États-Unis, a déclaré vendredi qu’elle riposterait avec son propre tarif de 34 % sur tous les biens importés des États-Unis à partir du 10 avril.
L’indice Stoxx 600 a clôturé en baisse de 2,57% jeudi, alors que le monde digérait les droits de douane élevés imposés par le président américain Donald Trump à plus de 180 pays, portant à leur paroxysme les craintes d’une guerre commerciale mondiale et d’une récession américaine.
Parmi les secteurs les plus touchés jeudi figure le commerce de détail, l’indice Stoxx Luxury 10 ayant chuté de 5,2 %, sa pire séance depuis près de quatre ans. Les actions des géants du transport maritime Maersk et Hapag-Lloyd, indicateurs clés de la santé de l’économie mondiale, ont toutes deux chuté de plus de 9 %.
Ces droits de douane massifs ont été particulièrement sévères pour les économies asiatiques en développement, dépendantes des exportations, qui produisent des vêtements et d’autres biens de consommation destinés au reste du monde. Les droits de douane de 25 % imposés par Trump sur les véhicules importés aux États-Unis sont également entrés en vigueur cette semaine, s’ajoutant à ceux sur l’acier et l’aluminium.
L’euro a enregistré de fortes hausses face au dollar américain à la suite de cette nouvelle, atteignant un sommet de six mois, même s’il est resté stable vendredi.
Les économistes s’efforcent encore d’évaluer l’ampleur des conséquences, qui dépendront de la durée pendant laquelle les tarifs douaniers resteront en vigueur dans leur forme actuelle et de la manière dont les autres pays riposteront.
L’Union européenne a déclaré jeudi qu’elle préparerait des contre-mesures contre les États-Unis si les négociations échouaient.
Le président français Emmanuel Macron a exhorté les entreprises françaises à suspendre leurs investissements prévus aux États-Unis, et le ministre allemand de l’Economie par intérim, Robert Habeck, a déclaré que Trump « céderait sous la pression » si l’Europe s’unissait dans sa réponse.
L’UE a été frappée par des droits de douane de 20 %, le Royaume-Uni de 10 %, la Norvège de 15 % et la Suisse de 31 %.
Les économistes de Goldman Sachs ont indiqué vendredi dans une note que, bien que les droits de douane appliqués au Royaume-Uni soient inférieurs à ceux des autres pays, ils étaient néanmoins plus élevés que prévu, ce qui a conduit à une prévision de croissance plus faible pour l’économie britannique, ramenée de 0,8 % à 0,7 % cette année. La banque d’investissement a également revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Suisse, la Suède et la Norvège.
L’impact sur le marché a été encore plus sévère aux États-Unis. Jeudi a été la pire journée depuis 2020 pour chacun des trois principaux indices américains, le Dow et le S&P 500 ayant chuté respectivement d’environ 4 % et 4,8 %, tandis que le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, était en baisse de près de 6 %.
Les marchés de la région Asie-Pacifique ont reculé vendredi, les actions japonaises étant parmi les moins performantes.
