L’action d’International Business Machines (IBM) a chuté de 6,5 % tôt jeudi matin après que les résultats du premier trimestre du géant de la technologie ont révélé que l’agence de réduction des coûts très controversée d’Elon Musk, DOGE, a annulé certains de ses contrats avec le gouvernement américain, une nouvelle qui a éclipsé un rapport par ailleurs positif pour l’entreprise.
Le Département de l’Efficacité gouvernementale, une agence gouvernementale nouvellement créée sous Trump, a mené des actions qui ont entraîné le licenciement massif de fonctionnaires fédéraux et la suppression de milliards de dollars de financements publics. Le ministère a également fait face à des contestations judiciaires liées à ses actions.
Le directeur financier d’IBM, James Kavanaugh, a déclaré aux analystes lors d’un appel téléphonique mardi soir après la publication des résultats de la société que les coupes de DOGE avaient entraîné des annulations de contrats décrits comme « moins de 100 millions de dollars d’arriérés sur une durée de plusieurs années ».
Les contrats du gouvernement américain représentent moins de 5 % du chiffre d’affaires annuel total d’IBM et moins de 10 % de son activité de conseil.
« Le secteur du conseil est également plus exposé aux replis discrétionnaires et aux initiatives liées au DOGE », a déclaré Arvind Krishna, PDG d’IBM, lors de la conférence téléphonique. « Bien que personne ne soit à l’abri de l’incertitude, nous sommes entrés dans ce contexte en position de force et de résilience relative. » M. Krishna a souligné que l’impact des nouveaux droits de douane de Trump sur IBM, par exemple, était « minime ».
Kavanaugh a ajouté : « Bien que notre exposition directe en dehors des États-Unis soit limitée, nous évaluons tactiquement des sources alternatives et d’autres stratégies pour atténuer les tarifs. »
« Comme chacun le sait, il existe un niveau d’incertitude macroéconomique difficile à prévoir. »
La chute du cours de l’action jeudi intervient malgré les bénéfices du premier trimestre d’IBM supérieurs aux estimations de Wall Street.
IBM a annoncé un bénéfice par action ajusté de 1,60 $, supérieur aux 1,42 $ attendus selon le consensus Bloomberg. Son chiffre d’affaires trimestriel de 14,5 milliards de dollars est supérieur aux 14,4 milliards de dollars prévus.
IBM a déclaré qu’il s’attendait à un chiffre d’affaires au deuxième trimestre compris entre 16,4 et 16,75 milliards de dollars, supérieur aux prévisions de 16,28 milliards de dollars attendues par les analystes de Wall Street, selon les données de Bloomberg.
Cependant, son activité de logiciels, qui comprend ses offres d’IA et constitue son principal contributeur aux revenus, a sous-performé par rapport aux attentes de Wall Street pour la première fois depuis plusieurs trimestres, ont noté jeudi les analystes de Morgan Stanley.
Les analystes de Morgan Stanley et d’Evercore ISI ont noté que l’action IBM est une « valeur refuge » dans l’environnement macroéconomique volatil actuel.
« Dans l’ensemble, nous considérons que les prévisions d’IBM sont solides, en particulier compte tenu de la dynamique macroéconomique en cours », ont déclaré les analystes d’Evercore ISI dans une note mercredi après la publication des résultats d’IBM, maintenant leur note de surperformance sur l’action.
Brent Thill, analyste chez Jefferies, a maintenu sa recommandation « Conserver » sur le titre, déclarant : « Nous pensons qu’une augmentation des cas d’utilisation de l’IA générative pourrait stimuler la croissance du secteur du conseil stratégique. Cependant, la faiblesse des performances des infrastructures et les inquiétudes concernant la monétisation de l’IA nous empêchent de nous positionner. »
L’activité IA d’IBM vaut 6 milliards de dollars, a noté l’analyste de Wedbush Dan Ives.
« Malgré une pression importante qui pourrait avoir un impact sur les projets discrétionnaires pour les produits et services IBM, nous pensons qu’IBM est bien placé pour traverser la tempête macroéconomique et capitaliser sur l’évolution actuelle de la demande pour les applications hybrides et IA, de plus en plus d’entreprises cherchant à mettre en œuvre l’IA pour des gains de productivité et stimuler une croissance rentable à long terme », a écrit Ives dans une note jeudi matin, maintenant sa note de surperformance sur l’action.
